L'Italie a-t-elle enfin trouvé son numéro 9 ? Depuis une dizaine d'années, la Nazionale se cherche un successeur aux Riva, Rossi, Schillaci, Vieri et autres Toni et Inzaghi. Dans un pays où l'attaquant axial a souvent joué un rôle prépondérant dans les performances de la sélection en tournoi majeur (Riva en 1968, Rossi en 1982, Schillaci en 1990, Balotelli en 2012), les compétitions récentes n'ont pas suivi cette logique.
De Graziano Pellè à Ciro Immobile, en passant par Eder, Manolo Gabbiadini et Andrea Belotti, la sélection italienne a dû se passer d'un buteur fiable, élément expliquant les difficultés devenues régulières à se qualifier pour certains tournois.
Lors du précédent Euro, gagné par l'Italie, cinq joueurs ont terminé meilleur buteur de la Nazionale : deux milieux de terrain (Locatelli et Pessina), deux ailiers (Chiesa et Insigne) ainsi que Ciro Immobile. A défaut d'être en capacité d'aligner un numéro 9 dominateur, l'Italie a su contourner ce désavantage par la force du collectif.
Pour cette édition de l'Euro en Allemagne, Luciano Spalletti semble avoir plus d'options que son prédécesseur, Roberto Mancini. En fonction de l'orientation tactique, du schéma de jeu et de l'adversaire, le sélectionneur national sera en capacité d'aligner trois profils différents.
Si Spalletti a déjà travaillé sur plusieurs modules (4-2-3-1, 4-3-3 et 3-4-1-2), ajoutant la défense à trois lors de la trêve contre l'Equateur et le Venezuela, son option prioritaire pour débuter l'Euro pourrait être avec un système à quatre défenseurs.
Mateo Retegui
Titularisé à la pointe de l'attaque de la Nazionale cette année, l'Italo-Argentin a inscrit 4 buts en 5 matches (et 3 titularisations). Clinique dans la surface, il ajoute également une grosse dépense énergétique sans ballon, à la fois pour multiplier les appels quand ses coéquipiers ont le ballon pour offrir différentes solutions de jeu, mais aussi lorsque l'Italie défend à travers un pressing constant sur la ligne défensive adverse. S'il n'est pas le plus propre techniquement, sa grinta a été un gros avantage.
Gianluca Scamacca
Il est l'attaquant italien le plus en forme. Vainqueur de l'Europa League avec l'Atalanta, il a inscrit 12 buts et délivré 4 passes décisives sur ses 17 derniers matches toutes compétitions confondues. Joueur capable d'avoir des coups de génie, de marquer de frappes puissantes sans élan, d'une bicyclette dans la surface ou d'une tête avec une détente impressionnante, il a une palette offensive inégalée dans cette sélection italienne. Et depuis que Luciano Spalletti lui a mis un coup de pression en ne le sélectionnant pas contre l'Equateur et le Venezuela, et que l'attaquant a mis un peu de côté la Playstation dont il est accro, tout roule pour Gianluca Scamacca.
Giacomo Raspadori
C'est une option totalement différente des deux premières. Le petit attaquant du Napoli qui a eu une saison bien compliquée sans Spalletti, avec qui il avait brillé lors du scudetto la saison passée, a marqué 6 buts et délivré 3 passes décisives en 16 titularisations (pour 45 apparitions tcc). Avec lui, le jeu requiert l'utilisation d'un faux numéro 9 qui s'insert dans le jeu, décroche beaucoup et vient contre le ballon pour lancer ses coéquipiers. Il peut également jouer avec Scamacca ou Retegui dans un rôle de second attaquant tournant autour de la pointe.
Luciano Spalletti n'a pas encore évoqué la hiérarchie ni les options prises pour le poste de numéro 9 de son Italie. Mais il est déjà mieux loti que son prédécesseur, néanmoins vainqueur de l'Euro.
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1 commentaire
Scamacca en numéro neuf. Son état de forme, son jeu de tête et son gabarit permettront de remiser sur Chiesa. J’espère voir cette paire majeure à l’Euro.